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Mexique: 3 journalistes assassinés en mars

المكسيك

Miroslava Breach, tuée le 25 mars, est le 103e professionnel des médias assassiné depuis l’an 2000 au Mexique. Les mobilisations pour réclamer justice se succèdent.

« On ne tue pas la vérité en tuant des journalistes ! », ont scandé des centaines de professionnels de la presse et des médias, mobilisés, samedi 25 mars à Mexico et dans sept autres villes du Mexique, après l’assassinat de Miroslava Breach, 54 ans. Deux jours plus tôt, la correspondante régionale du quotidien de gauche La Jornada recevait trois balles dans la tête à Chihuahua (nord), capitale de l’Etat du même nom. C’est le troisième meurtre de journalistes, en mars, dans le pays le plus dangereux du continent américain pour la profession.
Jeudi 23 mars, à 7 heures du matin, Mme Breach sort de chez elle et monte dans sa voiture pour conduire son fils de 14 ans à l’école. Cette mère de deux enfants s’agace du retard de l’adolescent resté dans la maison, quand surgit un homme, le visage caché par une casquette et une capuche, qui lui tire dessus. Il s’agit du 103e journaliste assassiné depuis 2000 au Mexique, selon Article 19, organisation qui défend la liberté de la presse. Vingt-trois autres sont toujours portés disparus.
Quatre jours plus tôt à Xalapa (Etat de Veracruz, sud-est), Ricardo Monlui, 57 ans, directeur du journal El Politico, tombait sous les balles de ses agresseurs à la sortie d’un restaurant. Même crime de professionnel en plein jour pour Cecilio Pineda, 38 ans, directeur de La voz de la Tierra Caliente, tué le 3 mars dans une station de lavage de voitures à Altamirano (Etat de Guerrero, sud-ouest). Tous enquêtaient sur les cartels de la drogue et la corruption politique.

Ana Cristina Ruelas, directrice d’Article 19 au Mexique, s’inquiète d’« une hécatombe qui prend de l’ampleur ». L’année 2016 a été la plus meurtrière depuis dix-sept ans, avec onze journalistes assassinés et 426 agressés. Selon une enquête réalisée par l’Université Iberoamericana, 40 % des professionnels de la presse ont été victimes de menaces et autres intimidations de la part du crime organisé mais aussi de fonctionnaires publics.
« Pour ta langue pendue », pouvait-on lire sur le message laissé sur la scène du crime par le meurtrier de Mme Breach, menaçant aussi Javier Corral, le nouveau gouverneur de Chihuahua. Le message était signé par « El 80 », surnom d’Arturo Quintana, chef présumé de « La Linea », bras armé du cartel de Juarez.
Depuis un an, la journaliste avait publié plusieurs articles sur l’infiltration du crime organisé au sein des autorités locales. Elle avait même révélé les noms de candidats aux élections locales de juin et d’élus, proches de narcotrafiquants. « Ces meurtres instaurent un climat d’autocensure », déplore Mme Ruelas, qui souligne que l’impunité des assassins de journalistes atteint 99,75 %.
Pourtant, l’Etat a créé, en 2007, un parquet spécialisé dans les délits contre la liberté d’expression. Depuis cinq ans, un mécanisme de protection des journalistes (gardes du corps, bouton de panique, caméras de sécurité…) est aussi destiné aux professionnels en danger. Mme Breach n’avait pas sollicité cette protection, malgré des menaces : 90 % des journalistes ne font pas confiance au système judiciaire, selon l’enquête de l’Université Iberoamericana.
« Sans action préventive, ni sanctions, les mesures ne sont pas à la hauteur de la crise, déplore Mme Ruelas. Les autorités n’enquêtent pas sur les menaces reçues par les journalistes. » Depuis jeudi 23 mars, le quotidien La Jornada a consacré trois « unes » à la mort de sa correspondante et à la consternation qu’elle suscite dans l’opinion. De nouvelles manifestations de protestation sont prévues toute la semaine dans des villes de province pour réclamer justice.
La profession se mobilise sur les réseaux sociaux avec le mot-clé #YaBastadeBalas (« il y en a assez des balles »). De nombreuses organisations de défense de la liberté d’expression, dont Amnesty International, ont exigé des enquêtes efficaces et l’amélioration du mécanisme de protection.
Au danger s’ajoute la précarité pour les journalistes mexicains, qui gagnent entre 4 000 pesos (196 euros) et 12 000 pesos (590 euros) par mois. Pas cher payé pour risquer sa vie à défendre le droit des autres à être informés.

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تاريخ الخرق : Mar 25 2017

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