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Menacé de mort, le journaliste Mohamed Sifaoui revendique "le droit de choquer"

Algérie

Cible prisée des islamistes radicaux, le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui a revendiqué mercredi "le droit de choquer" et demandé à la justice de protéger la liberté d'expression en condamnant un homme qui avait appelé à le "crever".

"Il est évidemment permis en démocratie de critiquer les dogmes, les religions. Je revendique le droit de heurter, de choquer. Moi, je ne négocie pas la question de ma liberté de conscience et d'opinion", a affirmé le journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur l'islam politique et le terrorisme, et militant antiraciste de longue date. "L'islam est une religion malade et les musulmans doivent s'emparer de cette question."

Un plaidoyer d'une sombre actualité, alors que les menaces ont récemment repris contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, dont la rédaction a été en partie décimée par une attaque jihadiste en janvier 2015. Mercredi, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a jugé qu'"un travail" devait "être fait sur les menaces terroristes sur internet" afin de "renforcer notre arsenal législatif".

Moins de six mois après l'attentat contre le journal satirique, dont Mohamed Sifaoui avait défendu le droit de publier des caricatures du prophète Mahomet, Soufiane B. postait le 18 juin 2015 sur sa page publique Facebook une photo du journaliste, aujourd'hui très médiatique, accompagnée du commentaire suivant: "Lui faut le crever, y'a pas d'autre solution".

Poursuivi pour "provocation" au meurtre devant le tribunal correctionnel de Paris, il encourt jusqu'à cinq ans de prison. Mercredi soir, le parquet a requis 12 mois assortis du sursis, avec l'obligation d'indemniser la victime.

"Je suis allé un peu trop loin. Mais il n'arrête pas de nous insulter nous les musulmans, les banlieusards, s'est justifié à la barre ce père de famille de 37 ans. Si j'avais voulu tuer M. Sifaoui, je l'aurais pas écrit sur internet. Faut vraiment être bête."

- '27 procédures en cours' -

Il "regrette" ces mots. "J'aurais pu dire: j'espère qu'il va crever d'un cancer long et douloureux. Mais bon, j'étais malade, en pleine dépression", dit-il, plaidant le coup de sang passager.

Le président de la 17e chambre correctionnelle fait remarquer que sa colère a quand même duré, puisqu'un mois plus tard, il avait à nouveau publié un message, indiquant cette fois: "Quand je dis qui faut que crève ce harki", du nom des supplétifs algériens de l'armée française considérés comme des traîtres par les nationalistes indépendantistes.

Soufiane B. s'indigne: "Quand c'est les Chalgoumi (l'ex-imam controversé de Drancy, Hassen Chalgoumi), les Sifaoui ou les Fourest (l'essayiste et militante laïque Caroline Fourest) qui racontent n'importe quoi, on leur dit rien mais nous, c'est la condamnation, direct".

Le tribunal voudrait savoir s'il voit "la différence entre dire que l'on n'est pas d'accord avec quelqu'un et le menacer de mort".

"Ben oui, la menace de mort, c'est un truc de ouf. Mais me retrouver là pour ça, je trouve que c'est trop. Je ne suis pas dans les milieux salafistes moi", plaide-t-il.

Pour Mohamed Sifaoui, l'équation est simple: "Aucun mal-être ou attitude auto-victimaire ne peut justifier un appel à attenter à la vie. Si on le permet, on risque de porter atteinte à la liberté d'expression".

Réfugié politique en France, le journaliste militant a échappé à quatre attentats en Algérie dans les années 90 et demeure la cible de menaces de morts récurrentes: "Je vis sous protection policière jour et nuit. Actuellement, en comptant cette affaire, j'ai 27 procédures en cours", explique-t-il. En mars 2017, il a obtenu la condamnation à un an ferme d'un homme qui l'avait menacé de mort et proposait de divulguer son adresse.

Il croit en "la vertu pédagogique de la condamnation", car on ne peut pas laisser un journaliste "être menacé pour ce qu'il dit ou écrit", parce qu'on doit condamner une "atteinte à la loi" et qu'on peut "être musulman et lutter contre l'islamisme".

Le tribunal rendra sa décision le 19 décembre.

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Menacé de mort, le journaliste Mohamed Sifaoui revendique "le droit de choquer"
تاريخ الخرق : Nov 08 2017

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